Laurie Cunningham a été le premier joueur britannique et à plus forte raison de nationalité anglaise et jamaïcaine à jouer pour le Real Madrid. Ce dernier attendra quinze années après son départ pour faire signer son deuxième britannique en la personne de Steve McManaman. Mais son nom ne reste pas seulement lié à ce fait puisque durant sa carrière il aura été un avant-centre élégant, adroit, très rapide et surout impardonnable en un contre un sans oublier de dire qu'il aura été décisif dans n'importe quelle zone en attaque. Par contre après son passage en France du côté de Marseille ce sera plus difficle pour lui à cause de blessures, d'une forte dépression, de nombreux changements de clubs et pour finir son décès dans un accident de voiture en Juillet 1989.

Laurence Paul Cunningham dit Laurie Cunningham est né en 1956 à Archway dans le borough londonien d'Islington qui était un district du Grand Londres. Fils d'un jockey il baignera rapidement dans l'univers du sport où il se révèlera être doué dans plusieurs disciplines soprtives mais dans un premier temps il aura une préférence pour la danse. Et son adresse dans cette matière lui sera utile dans le futur dans le domaine du ballon rond puisque sa coordination de mouvements l'aideront énormément sur les terrains de football lors de débordements et surtout lors des un contre un.
Lors de sa découverte de différents discipline ssportives il tapera dans son premier ballon très jeune sur des terrains vagues avant d'intégrer des petits clubs au sein et autour de son quartier natal. Petit à petit il montrera de belles dispositions en tant qu'attaquant grâce à une belle élégance, une qualité technique balle au pied, une grande rapidité et une frappe du gauche assez puissante. Alors à quatorze ans il sera repéré par Arsenal qui remportera à l'issue de la saison 69/70 la coupe des villes de Foires aux dépens du club belge d'Anderlecht sur le score cumulé de 4-3 ( défaite 3-1 en Belgique et victoire 3-0 à domicile ). Après avoir passé plusieurs essais chez les Gunners il réussira à intégrer le centre de formation du club londonien mais à cette époque le racisme sera le problème social numéro un au point que beaucoup de footballeurs noirs seront licenciés des centres de formation. Et là Laurie sera assez vite rattrapé par la réalité de la vie puisque deux ans après son arrivée à Arsenal les dirigeants londoniens annonceront qu'ils ne voulaient plus de ce " footballeur flashy " et qu'il était un " mauvais matériel " pour les années futures des Gunners.
Suite à cette mésaventure il retournera dans un petit club de son quartier et sans abandonner son rêve de percer dans un club huppé de son pays natal ce qui l'amènera à bosser durement sans compter les heures de travail. Et finalement quelques temps après son éviction d'Arsenal son coach réussira à lui trouver un essai à Leyton Orient qui avait remporter le championnat de troisième division anglaise quatre ans plus tôt.
Alors son test chez The Os sera concluant du fait qu'il aura ébloui l'entraîneur George Petchey qui avait été un milieu défensif connu pour sa dureté sur l'homme.
Et là la rencontre entre les deux hommes sera bénéfique pour le jeune attaquant de 16 ans du fait que le coach des Rouges permettra au joueur brouillon et désorganisé à perfectionner toutes les facettes de son jeu. En un mot leur rencontre vaudra à Cunningham de devenir l'un des plus gros talents outre-manche de son époque.
Après l'avoir coaché en jeunes le coach Petchey lui fera signer son tout premier contrat professionnel à l'aube de la saison 74/75 puis le lancera dans le grand bain du championnat d'Angleterre de seconde division. Et lors de sa première entrée en jeu il se fera remarquer en effectuant une échappée qui sera suivie d'une transversale pied gauche pour trouver la tête d'un de ses partenaires. Et cette prestation sera admirée par le capitaine de Leyton au point d'aller demander à Petchey de ne plus le sortir du onze de départ.
Alors petit à petit il deviendra l'un des pions essentiels des The Os en accumulant 17 matchs pour un but en 74/75, 34 matchs pour huit buts en 75/76 et 24 matchs pour six buts en 76/77 tout en précisant que son jeu convaincra les sceptiques à son encontre mais surtout fera changer une première fois les mentalités et inversera les tendances racistes de son époque. Et les critiques le ciblant changeront rapidement en éloges après avoir mis en avant sa vitesse supersonique, ses dribbles chaloupés et son élégance balle au pied digne des plus grands artistes du football. Et même les critiques, qu'il subira par ses adversaires pour son jeu et sa couleur de peau, ne le feront pas craquer puisque grâce à sa résistance et son agilité il réussira à se défaire des tacles les plus rugueux et autres traitements de faveurs qui lui étaient réservés. En un mot il deviendra un phénomène du football anglais sous la tunique de Leyton Orient au point qu'on le surnommera The Black Pearl ( la perle noire ).
Après avoir terminé douzième en 74/75 et treizième en 75/76 de la D2 il ne terminera pas la saison 76/77 dans cette division puisqu'il sera débauché de Leyton au début du mois de Mars 1977 par un club de l'élite anglaise, West Bromwich Albion, pour 160 000 livres sterling. Finalement avec beaucoup de travail et de persévérance il allait enfin toucher le Saint-Graal c'est-à-dire porter le maillot d'un club de première division anglaise.
Et ses premiers mois ches les Baggies seront une réussite du fait qu'il s'adaptera facilement à son nouvel environnement tout en se faisant également adopter rapidement par le public des Blancs et Bleus Marines. Alors ses premières statistiques enegistrées avec son nouveau club ( six buts en treize rencontres de D1 ) lui vaudront de prendre part à la bonne septième position finale acquise dans le championnat d'Angleterre à douze longueurs du leader, Liverpool, à onze de Manchester City, à sept d'Ipswich Town, à six d'Aston Villa, à quatre de Newcastle et à deux de Manchester United tout en ayant l'une des meilleures attaques ( 62 ex-aequo avec Liverpool et Arsenal et derrière Aston Villa ( 76 ), Man United ( 71 ), Ipswich ( 66 ), Newcastle ( 64 ) et Birmingham ( 63 ) ).
Après des débuts plus que prometteurs l'ancien Rouge se verra associer pour sa première saison complète à Bromwich à la nouvelle recrue Cyrille Regis. Et là les deux hommes, qui deviendront deux véritables amis, s'entendront merveilleusement au point de former un duo complémentaire tout en précisant que les performances de ce dernier dépasseront rapidement les frontières de l'Angleterre. Et en plus cette association deviendra l'une des valeurs sûres du championnat britannique ce qui lui vaudra d'être à l'origine des belles victoires contre Chelsea ( 3-0 ), Manchester United ( 4-0 ), Manchester City ( 3-1 ) et Everton ( 3-1 ) pour ne citer qu'elles. Finalement la paire Regis-Cunningham sera très utile pour accrocher la sixième position de l'élite anglaise à quatorze points de Nottingham Forest, à sept de Liverpool, à cinq d'Everton et à deux du duo Manchester City-Arsenal. Et cette place finale vaudra aux Baggies d'être qualifié pour la prochaine coupe UEFA du fait que Nottingham Forest et Liverpool étaient censés participer à la prochaine coupe des Champions respectivement en tant que champion d'Angleterre et vainqueur de la plus prestigieuse des coupe seuropéennes. En parallèle de son parcours en championnat WBA se fera sortir en huitièmes de finale de la coupe de la Ligue par Bury ( défaite 1-0 ) puis atteindra les demies de la Cup ( perdue 3-1 contre Ipswich, futur vainqueur de l'épreuve ) après avoir éliminé Blackpool ( 4-1 ), Manchester United ( 1-1 puis 3-2 en match d'appui ), Derby County ( 3-2 ) puis Nottingham Forest ( 2-0 ) aux tours préécdents. Une belle saison 77/78 aussi bien collectivement qu'individuellement puisqu'il sera omniprésent dans toutes les compétitions domestiques dont le championnat avec 33 matchs pour six buts sur les 42 journées possibles.
Pour sa seconde année à Albion il vivra une grande relation avec son entraîneur Ron Atkinson, arrivé en Janvier 1978, car ce dernier l'éduquera un peu plus footballistiquement comme un père. A préciser qu'en débarquant chez les Baggies en Janvier 1978 en provenance de Cambridge United il avait emmené dans ses valises le latéral droit Brendon Batson. Et là après s'être acclimaté tout doucement à son nouvel univers Batson sera intronisé titulaire indiscutable au sein du onze type de WBA ce qui amènera le club des Midlands de l'Ouest à posséder trois joueurs noirs ( Regis, Cunningham et Batson ) qui combattaient le racisme sévissant en Angleterre dans les années 1970. Et ce trio haut en couleur sera nommé " les Three Degrees " qui faisait référence au groupe vocal féminin américain formé en 1963 et composé de femmes noires. A notifier également que ce trio d'hommes secouera les consciences sociales par le sport grâce à leur charisme et leur niveau sans oublier de dire que cette association changera pour toujours le football anglais par son panache, son talent, son jeu et simplement sa joie de vivre. De ce trio le plus célèbre était Regis, celui qui avait porté les couleurs d'Arsenal en tant que premier joueur noir était Batson mais Cunningham restera le plus aimé. Collectivement malgré des éliminations lors du second tour de la coupe de la Ligue ( 0-0 et défaite 1-0 en match d'appui contre Leeds ) et des huitièmes de finale de la Cup ( 1-1 et défaite 2-1 en match d'appui contre Southampton ) les Baggies réaliseront une saison 78/79 tout à fait réussie avec une surprenante troisième place finale acquise en championnat à neuf points de Liverpool et à un de Nottingham Forest ( tout en ayant la deuxième attaque la plus efficace ( 72 derrière les Reds ( 85 ) ) et la troisième défense la moins friable ( 35 derrière Liverpool ( 16 ) et Nottingham ( 26 ) ) ) et surtout un fabuleux parcours européen en coupe UEFA jusqu'en quarts de finale qu'ils perdront 2-1 score cumulé contre le futur finaliste, l'Etoile Rouge de Belgrade, ( défaite 1-0 en Yougoslavie et 1-1 à domicile ). Et personnellement Laurie sera l'auteur de prestations hautes gammes dans l'élite anglaise comme celle qu'il réalisera à Old Trafford lors de la victoire 5-3 de son équipe contre Manchester United. Ce jour là il effectuera des sprints côté droit, des temporisations et accélérations en choississant le rythme qu'il voulait et sans oublier le but qu'il inscrira d'une frappe croisée pied droit. Les mancuniens se souviendront longtemps de cette tornade noire qui fera plier la défense des Red Devils durant 90 minutes. Et avant Manchester ce sera l'Arsenal de Liam Brady ( qui sera sacré joueur de la saison ) qui avait subi la loi de " Black Pearl " ce qui avait été une grande satisfaction et surtout une belle revanche pour ce dernier du fait que les Gunners n'avaient pas voulu de lui en étant jeune suite à sa couleur de peau. Et cette année 78/79 verra également Cunningham impressionner les observateurs pour la découverte de la scène européenne en étant l'auteur d'énormes prestations et surtout des buts importants lors de l'élimination de Galatasaray ( un doublé lors du match aller et un pénalty lors du retour ( deux victoires par 3-1 ) ) et une passe décisive pour Tony Brown pour sortir Valence CF ( 1-1 en Espagne et victoire 2-0 à domicile ).

Finalement sa première campagne européenne sera payante pour Laurie car ses prestations contre Valence CF mettront véritablement en avant sa classe et son génie ce qui fera découvrir au public espagnol le talent fou de l'attaquant anglais. Et suite à ses performances contre Valence l'Espagne toute entière et le reste du monde tombera sous le charme de " la Perle Noire " au point de le considérer comme le meilleur joueur du monde.
Et là certains clubs amateurs d'artistes balle au pied viendront aux renseignements dont plusieurs équipes espagnoles mais finalement ce sera le grand Real Madrid qui réussira à mettre le grappin sur l'ailier des Baggies en déboursant 195 millions de pesetas. Alors ce sera en tant que joueur le plus cher de l'histoire du club madrilène qu'il débarquera au stade Santiago Bernabeu ce qui amènera l'opinion publique du football à estimer que c'était un prix digne du meilleur joueur du monde. Et en plus du montant du transfert cette signature devenait historique du fait que Cunningham devenait le premier joueur anglais à porter la tunique des Merengues et le second joueur noir du club madrilène après le brésilien Didi lors de la saison 59/60.
Et en quittant West Bromwich Albion il laissera à jamais son empreinte dans l'histoire du club anglais grâce à cette merveilleuse saison 78/79 ( la meilleure de l'histoire de WBA ) au point qu'il aura droit à une statue le représentant en compagnie de ses deux acolytes Brendon Baston et Cyrille Regis. Alors que " les Three Degrees " n'auront évolué ensembre qu'une seule saison le trio aura quand même mérité sa statue pour son impact dans le football britannique.
Et en débarquant chez les Merengues il rejoignait un effectif de stars et de symboles du club de la capitale espagnole telles que José Antonio Camacho, Vicente Del Bosque, Angel, Juanito, Santillana et Roberto Martinez pour ne citer qu'eux. A préciser qu'au sein du groupe madrilène il était le deuxième joueur étranger du Real derrière l'allemand Uli Stielike, présent depuis l'été 1977.
Et en faisant parti d'un tel effectif " Black Pearl " se liera d'amitié avec le joueur le plus aimé de l'histoire du club madrilène, le seul numéro sept qui a droit à son chant à santiago Bernabeu, Juan Gomez Gonzalez dit Juanito. Ces deux hommes auront une sincère amitié aussi bien sur le terrain qu'en dehors tout en précisant que sur les prés du ballon rond ces deux ailiers seront aussi à l'aise à droite qu'à gauche et ne cesseront de jouer l'un pour l'autre tout en permutant.
Sa première année au sein de la Maison Blanche sera parfaite du fait que ses prestations seront égales à celles qu'il avait réalisé à West Bromwich voire un ton au-dessus. Et sa prestation la plus réussie qui fera de lui une légende unique du Real Madrid se déroulera à la mi-Février 1980 au Camp Nou lors du Classico contre Barcelone. Et lors de cette rencontre, qui était toujours tendue et décisive dans la saison pour l'attribution de la Liga, l'ancien Baggie sera omniprésent puisque tout y passera en 90 minutes avec des extérieur du pied affutés et exquis ( dont un qui sera une passe décisive ), sa vitesse supersonique, son agilité balle au pied, son sens du jeu instinctif, sa polylavence, ses changements de rythme et cette grâce qui le caractérisait tant. Et sa performance sera tellement énorme que ça lui vaudra ni plus ni moins qu'une ovation du Camp Nou ce qui était du jamais vu pour un joueur du Real Madrid. Un fait qui le place encore aujourd'hui parmi les tous meilleurs joueurs de l'équipe madrilène quand on sait qu'avant lui Alfredo Di Stéfano et qu'après lui Cristiano Ronaldo n'auront jamais eu droit à cet honneur de la part du Barça. Et cette ovation dans un Classico n'était jamais arrivée auparavant dans l'histoire des Classicos et qui ne sera rééditée que par les barcelonais Ronaldinho et Andrés Iniesta au Santiago Bernabeu bien des années après. Finalement sa première année à l'étranger sera au top du fait qu'il finira comme le septième Merengue le plus utilisé par le coach Vujadin Boskov avec 41 rencontres toutes compétitions confondues ( à égalité avec Juanito et derrière Santillana ( 47 ), le trio Del Bosque-Stielike-Angel ( 46 ) et le duo Mariano Garcia Remon-Camacho ( 44 ) ) et le troisième meilleur buteur avec douze réalisations ( huit en Liga, trois en Europe et un en coupe du Roi ) derrière Santillana ( 29 ) et Juanito ( 15 ). Et que dire collectivement puisque sa première saison madrilène se soldera par un magnifique doublé coupe du Roi-Liga conquis par une victoire sur le score de 6-1 contre Castilla CF lors de la finale de la coupe nationale et au petit point d'avance sur la Real Sociedad en championnat tout en ayant la meilleure attaque avec 70 buts de marqués et la deuxième défense la moins perméable ( 33 ex-aequo avec le Barça et derrière la Real Sociedad ( 20 ) ). A préciser que pour sa première campagne en coupe des Champions l'anglais atteindra les demi-finales qu'ils perdront 5-3 score cumulé contre le club allemand de Hambourg ( victoire 2-0 à domicile et défaite 5-1 en Allemagne ).
La saison 80/81 sera moins époustouflante dans tous les domaines puisque personellement il connaîtra quelques soucis physiques tout en voyant l'éclosion du jeune Francisco Pineda et collectiveemnt il ne pourra pas étoffer son palamrès de nouveaux trophées.
Sa seconde année dans la Maison Blanche se soldera avec seulement 17 matchs pour sept buts toutes compétitions confondues mais son temps de jeu accumulé lui permettra quand même de participer au titre de champion d'Espagne perdu contre la Real Sociedad ( à cause d'un goal-average particulier sur la double confrontation entre le club basque et le club madrilène ( défaite 3-1 à Saint-Sébastien et victoire 1-0 à domicile ) ) et surtout au parcours européen jusqu'en finale de la coupe des Champions ( perdue 1-0 contre Liverpool ). Par contre il ne jouera aucune minute en coupe du Roi où ses coéquipiers atteindront les quarts de finale qu'ils perdront 4-1 score cumulé contre Gijon, futur finaliste, ( 1-1 dans les Asturies et défaite 3-2 à domicile ).
La saison 81/82 sera plus compliquée pour l'ancien de Leyton Orient à cause de nouveaux pépins physiques au point de ne jouer que huit matchs toutes compétitions confondues dont trois en Liga et sans oublier de dire qu'il marquera un petit but en coupe d'Europe. Finalement même en jouant peu ses statistiques lui vaudront de prendre part au parcours européen jusqu'en quarts de finale de la coupe UEFA ( perdu 6-3 score cumulé contre le FC Kaiserslautern ( victoire 3-1 à domicile et défaite 5-0 en Allemagne ) ), à la troisième position finale acquise en championnat à trois points de la Real Sociedad et à un du Barça et surtout à l'acquisition de la coupe du Roi aux dépens de Gijon sur le score de 2-1.

L'année 82/83 sera encore pire puisque durant la première partie de la saison il n'apparaîtra pas une seule fois sur les feuilles de matchs toutes compétitions confondues des Merengues. Et cette indisponibilité fera jaser du fait que beaucoup de monde pensera que peut-être Cunningham souffrirait de la maladie des os de verres ou que l'anglais passait son temps de rééducation dans les boîtes de nuit madrilènes et que danser sur les tables jusqu'à sept heures du matin n'avait pas aidé à la cicatrisation.
Alors à la fin Mars 1983 la direction du Real proposera son attaquant anglais sous forme de prêt à Manchester United où l'entraîneur était l'ancien coach de Laurie à WBA, Ron Atkinson. Et là afin de relancer sa carrière " Black Pearl " acceptera de retourner dans son pays natal mais ce prêt chez les Red Devils sera très décevant car pendant ses deux mois de présence il ne disputera que cinq rencontres du championnat d'Angleterre pour un but d'inscrit. Faut dire qu'en venant à Manchester et malgré la présence d'Atkinson il savait très bien que ça serait difficile pour lui de se faire une place au sein de l'attaque mancunienne face à la concurrence des irlandais Frank Stapleton et Norman Whiteside.
Finalement avec deux clubs différents l'ancien Baggie ne participera qu'à la troisième position finale acquise par M.U au sein de l'élite anglaise ( à douze points de Liverpool et à un de Watford ) et ce sera du banc ou des tribunes qu'il verra les Reds Devils remporter la Cup aux dépens de Brighton ( 2-2 et victoire 4-0 en match d'appui ). A préciser que d'Angleterre il verra ses coéquipiers du Real Madrid terminer deuxièmes de la Liga à une longueur de l'Athletic Bilbao et s'incliner lors des finales de la coupe du Roi et de la coupe des Coupes ( perdues respectivement 2-1 contre Barcelone et 2-1 après prolongations contre Aberden ) sans oublier de notifier également qu'en début de saison 82/83 Cunningham aura vu les Merengues perdre la Supercoupe d'Espagne contre la Real Sociedad sur le score cumulé de 4-1 ( victoire 1-0 à domicile et défaite 4-0 au pays basque ).

Pour la saison 83/84 il sera de nouveau prêté mais cette fois-ci il restera en Espagne du fait que ce sera le Real Sporting Gijon, finaliste des éditions 1981 et 1982 de la coupe du Roi, qui l'accueillera. Et là sous la tunique rouge et blanche il sera épargné par les blessures ce qui l'amènera à réaliser une Liga complète avec trente matchs de joués pour trois buts. Ses statistiques lui vaudront de participer à la treizième position finale acquise dans le championnat d'Espagne à huit points du premier relégable et à 19 du duo Athletic Bilbao-Real Madrid tout en ayant l'une des plus faibles attaques ( 38 derrière le Real Majorque ( 27 ), le duo Osasuna Pampelune-Salamanca ( 30 ) et Cadix ( 36 ) ) et défenses ( 47 à égalité avec l'Atlético Madrid et Valence CF et derrière le Real Valladolid ( 60 ), Salamanca ( 59 ), le Real Majorque ( 59 ) et Osasuna Pampelune ( 51 ) ). Par contre il ne fera aucune apparition en coupe du Roi où ses coéquipiers atteindront les quarts de finale qu'ils perdront 3-2 score cumulé contre le champion sortant et futur vainqueur de l'épreuve, Bilbao, ( victoire 2-1 à domicile et défaite 2-0 au pays basque ).

Durant l'été 1984 il quittera de nouveau l'Espagne après avoir accepté le challenge que lui proposait le club français de l'Olympique de Marseille, tout frais promu en D1 après quatre années au second étage du football français. Alors pour assurer le maintien le plus rapidement possible les dirigeants phocéens compteront sur ses " Minots " ( Marc Lévy, José Anigo, Jacques Lopez, Eric Di Méco, Jean-Yves Francini, Michel Flos, Jean-Charles De Bono, Abdoulaye Diallo et marc Pascal pour ne citer qu'eux ) mais recruteront quelques vieux briscards de l'élite française tels que Hervé Flak, Jean-Pierre Bade, Jean-Louis Zanon et Bernard Zénier ainsi que deux étrangers expérimentés comme l'anglais Cunningham et le néerlandais Tscheu La Ling. Et là l'ancien Merengue réalisera une saison 84/85 complète avec 33 matchs toutes compétitions confondues ( dont trente en D1 avec huit buts de marqués ) faisant ainsi de lui le quatrième olympien le plus utilisé par le duo d'entraîneurs ( Roland Gransart puis Pierre Cahuzac à partir d'Octobre 1984 ) ex-aequo avec Zanon et derrière Lévy ( 41 ), Bade ( 40 ) et Zénier ( 34 ). Collectivement malgré ses joueurs d'expérience le promu marseillais se postera en milieu de tableau pendant tout l'exercice hexagonal avant d'assurer son maintien de justesse grâce à une 17ème position finale acquise à deux points du premier relégable et du 18ème ( barrage de relégation ) tout en ayant l'une des défenses les plus faibles ( 67 derrière le PSG ( 73 ) et Bastia ( 68 ) ).
Au départ de l'année 85/86 Laurie sera toujours présent dans l'effectif de l'O.M mais l'ancien de Gijon sera gagné par le mal du pays au point que le coach Zarko Olarevic ne l'utilisera pas du tout pendant les premiers mois de la saison puisqu'il préférera composer son attaque avec Abdoulaye Diallo et la nouvelle recrue danoise en la personne de Kenneth Brylle. Alors en Novembre 1985 " la Perle Noire " demandera à quitter la France pour rentrer en Angleterre où il posera ses valises du côté de Leicester avec la mission d'essayer de faire oublier leur attaquant vedette Gary Lineker parti quelques mois plus tôt à Everton. Mais son aventure chez les Foxes sera perturbée par de nouvelles blessures ce qui l'amènera à ne totaliser que quinze rencontres au sein du championnat anglais. Et même en étant souvent à l'infirmerie il prendra part au maintien des Bleus et Blancs validé par une 19ème place finale à une longueur du premier relégable tout en ayant la troisième défense la plus friable avec 76 buts d'encaissés derrière West Bromwich Albion ( 89 ) et Oxford United ( 80 ).

Après un passage en France et un retour en Angleterre il sera contacté pendant l'intersaison de 1986 par le Rayo Vallecano, un club de Madrid qui évoluait en seconde division. Alors de cette saison 86/87 il totalisera 37 matchs pour trois buts en championnat mais ses prestations ne pourront pas aider les Franjirrojos à accéder à la Liga du fait qu'ils ne finiront que huitièmes de la seconde division espagnole.
Malgré son année satisfaisante avec le Rayo l'anglais refera ses valises pour rallier cette fois-ci la Belgique pour découvrir sa première division sous la tunique noire et blanche du Royal Charleroi SC. Finalement son expérience belge ne se soldera qu'avec un tout petit match de joué en D1 ce qui l'amènera à rapatrier son pays natal en Janvier 1988 pour terminer la saison 87/88 Wimbledon FC surnommé " Crazy Gang " en raison du comportement excentrique de ses joueurs notamment Dennis Wise, John Fashanu, Vinnie Jones, Lawrie Sanchez et Wally Downes ente autres ( jeu des plus agressifs et fous aussi bien sur un terrain qu'en dehors ). Chez les Bleus et Jaunes il n'y jouera que sept petites rencontres toutes compétitions confondues dont six en championnat pour deux buts d'inscrits. Et à préciser qu'après avoir participé à la septième place finale acquise dans l'élite anglaise le seul match qu'il disputera en Cup lui vaudra d'être associé à l'acquisition de la compétition aux dépens de Liverpool sur le score de 1-0. Et même s'il n'avait joué que 34 minutes et plus à son niveau d'antan cette victoire en coupe d'Angleterre était tout de même une petite revanche pour lui car lorsqu'il était autop de sa forme il n'avait pas réussi à battre Liverpool en 1981 lors de la finale de la coupe des Champions.
Après avoir étoffé son palmarès d'un quatrième trophée après une Liga et deux coupes d'Espagne l'ancien marseillais reviendra à Madrid pour reporter la tunique du Rayo Vallecano. Et en accumulant 19 matchs de D2 pour un but il prendra part à l'accession à la Liga validée par une seconde position finale accompagnant ainsi le CD Castellon, le CD Tenerife et le Real Majorque.
Mais à 33 ans Cunningham n'aura pas la joie de refouler les pelouses de l'élite espagnole du fait qu'il décèdera tragiquement à la mi-Juillet 1989 dans un accident de la circulation à Madrid.
Et lorsqu'on connaît la carrière qu'a eu Cunningham on peut dire que c'était quand même un énorme gâchis du fait qu'il était promis à la grandeur et à la gloire mais en cours de route il croisera la malchance. A son époque Laurie était un ailier complet capable d'une simple accélération de déstabiliser une défense entière. Et avec toutes les qualités qu'il avait Ron Atkinson précisera même que son mélange de grâce et de vitesse lui permettrait même de courir sur la neige sans laisser de traces de pas.
Bien des années après sa mort son ex-équipier du Real Madrid, Vicente Del Bosque, dira que Cunningham avait un talent égal à celui de Cristiano Ronaldo et un profil pratiquement identique avec un mélange de puissance, de vitesse, d'adresse et d'efficacité dans le jeu ( encore rare à l'époque de Laurie ).
Mais même s'il avait été le successeur de Clyne Best, premier joueur noir à avoir porté les couleurs d'un club de l'élite anglaise ( West Ham ) Cunningham sera le premier joueur noir à porter la tunique de l'équipe nationale d'Angleterre à tous les niveaux. Et même s'il ne totalisera que six sélections il bousculera quand même les mentalités et combattra le racisme avec sa joie de vivre et son talent. Et Laurie servira de source d'inspiration à certains joueurs comme Ian Wright ( légende d'Arsenal ), Paul Ince ( Manchester United, Liverpool et Inter Milan et premier capitaine de couleur de l'histoire de la sélection anglaise ), John Barnes ( Liverpool ) et Viv Anderson ( Nottingham Forest ) pour ne citer qu'eux. Beaucoup de grands noms du football anglais dont il avait été le modèle ou le chef d'orchestre aussi bien sur les terrains qu'en dehors.
Et pour terminer en plus d'avoir été un homme allaint force de caractère, détermination, bonté humaine et symbole d'une lutte contre l'un des plus vieux fléaux en Angleterre il marquera l'Espagne de son arrivée en 1979 du fait qu'il aura également bousculé les mentalités franquistes qui persistaient malgré la prise de pouvoir de Juan Carlos depuis 1975.
Sélection : 6
Les prestations de Cunningham dès son arrivée à West bromwich Albion en Mars 1977 lui vaudront d'être remarqué par le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre Espoirs ce qui amènera ce dernier à le convoquer pour un match contre l'Ecosse. Et en intégrant les Espoirs anglais il sera longtemps considéré comme le premier joueur noir à avoir représenté une équipe nationale anglaise mais des recherches plus poussées montreront finalement qu'il s'agissait de Benjamin Odeje sélectionné en équipe d'Angleterre scolaire en 1971. Mais faut préciser tout de même qu'Odeje ne signera jamais professionnel ce qui vaudra à Cunningham d'être le premier joueur noir à jouer pour l'équipe nationale d'Angleterre.
Ensuite il rajoutera cinq autres sélections avec les Espoirs ( avec deux buts de marqués ) puis honorera une cape avec l'équipe B avant d'être appelé en A en Mai 1978 pour affronter en amical le Pays de Galles. Alors en disputant sa première sélection avec les Three Lions il entrera définitivement dans l'histoire de la sélection nationale en étant aussi le premier joueur de couleur à évoluer avec la A.
Après son dépucelage en Mai 1979 il rajoutera cinq autres capes mais ensuite après 1981 il perdra sa place au sein des Three Lions suite à ses blessures et à sa baisse de forme.

PALMARES :
-1980 : Champion et vainqueur de la coupe d'Espagne ( Real Madrid ).
-1981 : Finaliste de la coupe des Champions ( Real Madrid ).
-1982 : Vainqueur de la coupe d'Espagne ( Real Madrid ).
-1988 : Vainqueur de la Coupe d'Angleterre ( Wimbledon ).
BILAN DE CARRIERE :
-1974 à Mars 1977 : Leyton Orient ( Angleterre ) 75 matchs joués pour quinze buts de marqués.
-Mars 1977 à 1979 : West Bromwich Albion ( Angleterre ) 86 matchs joués pour 21 buts de marqués.
-1979 à Mars 1983 : Real Madrid ( Espagne ) 44 matchs joués pour treize buts de marqués.
-Mars 1983 à 1983 : Manchester United ( Angleterre ) 5 matchs joués pour un but de marqué.
-1983 à 1984 : Gijon ( Espagne ) 30 matchs joués pour trois buts de marqués.
-1984 à Nov 1985 : Marseille ( France ) 30 matchs joués pour huit buts de marqués.
-Nov 1985 à 1986 : Leicester ( Angleterre ) 15 matchs joués.
-1986 à 1987 : Rayo Vallecano ( Espagne ) 37 matchs joués pour trois buts de marqués.
-1987 à Janv 1988 : Charleroi ( Espagne ) 1 match joué.
-Janv 1988 à 1988 : Wimbledon ( Angleterre ) 6 matchs joués pour deux buts de marqués.
-1988 à 1989 : Rayo Vallecano ( Espagne ) 19 matchs joués pour un but de marqué.
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