
Souleymane Camara est né en 1944 à Dakar au Sénégal. Après avoir appris tout ce qu'il faut sur le football dans les rues ou les terrains vagues de son pays natal, il débarquera en France du côté d'Orléans où il évoluera pour commencer en CFA et ensuite en Division d'Honneur du à une relégation. Pendant ses années orléanaises il montrera qu'il avait toutes les qualités d'un très bon attaquant avec en prime la capacité d'inscrire quelques buts par saison du fait qu'il n'était réellement pas un vrai buteur.
Et ses prestations dans les divisions amateurs seront remarquées par quelques recruteurs et entraîneurs de divers clubs de même niveau ou hiérarchiquement supérieur à Orléans dont Pierre Flamion, coach de Chaumont, qui venait de réussir à accéder à la D2. Et l'entraîneur haut-marnais cherchait un attaquant capable de soutenir son avant-centre Claude Daverio et en plus du jeune sénégalais Flamion recrutera beaucoup de jeunes du fait qu'il n'avait pas les moyens d'attirer des joueurs connaissant le niveau du second échelon du football français. Pour sa première saison professionnelle le sénégalais ne partira pas comme un titulaire indiscutable mais au bout du compte il disputera tout de même 19 rencontres et inscrira même ses trois premiers buts en D2. Mais par contre au niveau collectif comme le pensait leur entraîneur, Camara et ses coéquipiers étaient un peu faiblards pour rivaliser avec les autres équipes de seconde division et de ce fait ils finiront bons derniers du classement avec 21 points ( 8 victoires, 5 nuls et 21 défaites ). Alors comme l'AS Cherbourg abandonnera son statut professionnel et que le Red Star fusionnera avec le Toulouse FC pour intégrer l'élite, l'ancien orléanais et Chaumont seront repêchés afin de participer au prochain championnat de D2. Pour la saison 67/68 la direction chaumontaise réussira à attirer l'avant-centre François Heutte qui avait évolué dans les années passées dans des équipes comme Rouen, Lille, le Racing Paris, Saint-Etienne et Reims. Et au côté de cet international français Souleymane prendra du volume et composera avec ce grand attaquant un duo très performant au point que les deux hommes inscriront 34 buts sur les 55 que marquera l'équipe haut-marnaise. Content de s'être imposé comme titulaire avec 28 rencontres de jouées il connaîtra également un championnat un peu mieux réussi que le précédent du fait que Chaumont terminera douzième avec une dizaine de points d'avance sur les dernières positions. Après le départ de Flamion pour Metz ce sera Paul Lévin qui prendra sa place sur le banc de touche chaumontois et il pourra toujours compter sur la paire Camara-Heutte qui inscriront pour l'exercice 68/69 34 buts à eux deux dont quinze pour le sénégalais ( et on peut ajouter également les quatorze pions de Rachid Naouri ). Et avec cette attaque de feu Chaumont assurera son maintien assez aisément en finissant quinzième avec 44 points mais à cause de problèmes financiers le club de Haute-Marne sera obligé de reprendre son statut amateur et ainsi quittait la D2. Vraiment dommage car Camara et ses coéquipiers avaient réalisé une honorable saison sur le terrain.
Mais Souleymane ne suivra pas Chaumont en division inférieure du fait qu'il recevra plusieurs propositions et le sénégalais aura l'embarras du choix pour signer dans un autre club. Finalement il donnera son accord au Stade de Reims et en arrivant dans ce club mythique il trouvera un effectif de qualité avec des joueurs tels que Jean-Claude d'Arménia, Jean-François Jodar, René Masclaux, Alain Laurier, René Sillou, Lucien Muller, Antoine Kuszowski et Alain Richard entre autres et le tout sous la baguette du coach Elie Fruchart. Sans partir comme titulaire du à la concurrence de Muller, Kuszowski, Richard et voire Henri Dumat, l'ancien chaumontais disputera quand même 25 rencontres pour six buts de la saison 69/70 et surtout il apprendra encore beaucoup de choses utiles auprès d'un joueur comme Lucien Muller qui avait tout de même évolué dans des équipes comme le Real Madrid et le FC Barcelone. Au niveau collectif l'année se passera pas trop mal du tout pour les rémois du fait qu'ils termineront au quatrième rang du classement loupant la troisième et deuxième place respectivement de trois et huit points synonyme de disputer le barrage d'accession avec les 16èmè et 17ème de D1. Mais comme les instances du football français décideront cette saison là de repasser la D1 de 18 à 20 clubs et en plus comme le FC Rouen abandonnera son statut professionnel et se retrouvera en seconde division, cela libèrera trois places dans l'élite. Alors Valenciennes ( dernier de D1 ), l'AC Ajaccio et Avignon ( battus en barrages ) seront repêchés mais comme le club avignonnais n'offrait pas les garanties financières nécessaires pour évoluer en première division la Fédération Française de Football décidera de faire bénéficier Reims de la dernière place vacante du à son passé glorieux. ET ainsi voilà le club marnais promu parmi l'élite à la grande surprise des joueurs et supporters.

Et là pour tenir la cadence en D1 les dirigeants rémois recruteront des joueurs offensifs expérimentés comme Jean-Pierre Teisseire, Richard Krawczyk, Milan Galic, Yves Herbet et Jean-Claude Blanchard et de ce fait Camara préférera dire non à ses rêves de jouer en D1 de peur de cirer le banc de touche toute la saison 70/71. Alors il quittera Reims pour rester en D2 afin de s'engager avec Dunkerque, un club de milieu de tableau où il retrouvera son ancien entraîneur de Chaumont, Paul Lévin. Et là avec 23 rencontres pour sept buts il réalisera un honnête championnat où son équipe fera un bon parcours en terminant sixième du groupe A mais avec un retard de douze points sur le premier, Lille. En parallèle de l'exercice hexagonal les dunkerquois se comporteront pas trop mal en coupe de France du fait qu'ils atteindront les quarts de finale qu'ils perdront 6-3 score cumulé contre le futur finaliste, l'Olympique Lyonnais de Fleury Di Nallo et Yves Chauveau ( deux défaites par 3-1 et 3-2 ). La saison 71/72 sera un peu plus délicat du fait qu'il ne sera pas un titulaire indiscutable à cause du nouveau venu Jean-Claude Garnier qui inscrira 17 buts en 29 matchs alors que l'ancien rémois se contentera que de quatre buts en 19 rencontres. Et au niveau collectif cela ne se passera pas mieux car à cause des résultats médiocres il y aura un grand n'importe quoi sur le banc de touche où il y aura la succession de trois entraîneurs ( Georges Ainsley jusqu'en Octobre 1971, Louis Bourgeois d'Octobre à Décembre 1971 et Lucien Corn de Décembre 1971 jusqu'à la fin du championnat ) et avec tout ça les affaires de Dunkerque ne s'arrangeront pas facilement et ainsi le club nordiste devra se battre jusqu'au bout pour ne pas être relégué et il y réussira en finissant neuvième du groupe A avec seulement deux points sur le premier relégable.
Pour l'exercice 72/73 il retrouvera Elie Fruchart comme coach et là avec pratiquement le même effectif l'équipe dunkerquoise sera totalement différente par rapport à l'année précédente au point de jouer la montée directe ou voire la seconde place pour disputer le barrage d'accession. Mais finalement Souleymane et ses coéquipiers louperont le Graal du fait qu'ils termineront qu'au quatrième rang du groupe A loupant de trois points la première place et même la seconde car Lens et Boulogne avaient terminé leaders à égalité de points. A préciser qu'au niveau personnel le sénégalais aura réalisé une grande saison en inscrivant 13 buts et sans manquer une seule rencontre de l'exercice. Et son entente avec Garnier aura été plus décisive que l'année d'avant d'autant que lui il marquera 19 buts en 32 matchs. Pour la saison 73/74 Camara verra arriver le jeune Bruno Metsu d'Anderlecht mais même si Dunkerque fera un honnête championnat il ne finira qu'à la huitième place du groupe A avec le maintien assuré grâce aux huit points d'avance sur le premier relégable mais trop loin des premières positions. A préciser que le duo Camara-Garnier sera tout aussi efficace du fait que le sénégalais marquera onze buts que le français en totalisera 19 comme l'exercice précédent. Même avec pas mal de départs l'ancien chaumontais et Dunkerque réaliseront un bon championnat 74/75 où ils finiront sixième du groupe A loupant de dix points la seconde place synonyme de pouvoir jouer le barrage d'accession à la D1.

Et là pendant l'été 1975 grâce à ses bonnes années dunkerquoises il sera sollicité par Michel Le Milinaire, entraîneur de Laval, qui avait en tête de monter une équipe compétitive afin de pouvoir jouer les premiers rôles en D2 et pourquoi pas de jouer la montée directe. Alors après avoir engagé le sénégalais le coach lavallois jettera son dévolu sur Yannick Bonnec, Raymond Kéruzoré et Patrick Papin et avec toutes ces recrues les Tangos réaliseront une saison 75/76 phénoménale au point de terminer deuxième du groupe A à trois points du Stade Rennais. Et cette position finale vaudra aux lavallois de défier l'autre second, le Red Star, afin de valider leur ticket pour l'élite et ils ne rateront pas l'occasion en gagnant 3-1 score cumulé ( deux victoires par 1-0 et 2-1 ). A préciser que la défense mayennaise terminera comme la troisième meilleure du groupe A avec 28 buts d'encaissés et que l'attaque sera la seconde plus décisive avec 71 pions de marqués (13 pour Souleymane, 12 pour Bonnec, 18 pour Bernard Blanchet et 13 pour Georg Tripp). Laval avait fait l'année qu'il fallait pour réussir à atteindre l'élite française. Et à 32 ans voilà que l'ancien rémois allait connaître enfin l'élite française. Pour essayer de jouer le maintien assez rapidement la direction lavalloise recrutera des joueurs expérimentés comme Ange Di Caro, Jacky Vergnes, Pierre Lechantre, Michel Couge, Eric Lhoste, Jacques Perais, Eric Bedouet, Ignacio Prieto, Jacky Lemée et Hervé Gorce mais il y aura quelques flops. Alors avec ces recrues les Tangos réaliseront un honorable début de championnat 76/77 au point de se hisser à la huitième place mais la seconde moitié de saison sera un peu plus difficile mais au bout du compte ils arriveront à assurer leur maintien en finissant seizième à cinq points du premier relégable. Au niveau personnel Souleymane réalisera une saison plus que correcte pour sa première en D1 en disputant 26 matchs pour six buts. Avec les arrivées de Joaquim Martinez, Jean-Christophe Sagna, Christian Roque, Cesar-Auguste Laraignee, Claude Le Roy, Bernard Simondi et Hervé Gauthier, le championnat 77/78 démarrera en trombe pour les Tangos qui se trouveront classés troisièmes après huit journées mais après quelques défaites ils remettront les pieds sur terre et finalement ils termineront tout bonnement au dixième rang du classement avec. A préciser que le sénégalais ne manquera aucune rencontre du championnat et inscrira onze buts ce qui n'était pas si mal en sachant qu'il y avait beaucoup de concurrence pour occuper un poste au sein de l'attaque mayennaise.
Comme au début du championnat 78/79 les résultats ne seront pas présents du tout Camara en fera les frais du fait que le coach Le Milinaire le laissera sur le banc pour utiliser plus les Lechantre, Abdelmajid Bourebbou, Christian Coste, Gauthier et Jean-Marie Giachetti et ainsi après neuf rencontres de jouées il demandera à sa direction d'être transféré afin de retrouver un temps de jeu considérable.




Alors voilà qu'au mois d'Octobre 1978 il ralliera un de ses anciens clubs, le Stade de Reims, où il retrouvera un de ses anciens coéquipiers lavallois Ange Di Caro arrivé en Marne le mois précédent. Mais même en changeant d'équipe Souleymane tombera dans un environnement identique qu'en Mayenne voire pire car en plus de la spirale négative des résultats le club rémois connaissait des gros problèmes financiers qui obligera le président marnais à annoncer le dépôt de bilan à cause d'un déficit de six millions de francs. Mais grâce à une campagne de solidarité organisée par d'autres clubs de l'élite et les médias ainsi que du soutien de la Mairie , le Stade de Reims se sauvera mais sera obligé de vendre des joueurs afin de pouvoir terminé le championnat 78/79. Alors même en disputant dix rencontres pour un but l'ancien lavallois ne pourra rien faire pour éviter aux marnais de terminer bons derniers du classemnent avec seulement 17 dans leur escarcelle ( 3 victoires, 11 nuls et 24 défaites ). Vraiment une année galère pour le sénégalais.
Ensuite avant de raccrocher définitivement ses crampons Camara jouera la saison 79/80 sous les couleurs de Montceau-les-Mines dans le championnat de D3.
Sélection :
Souleymane sera un international sénégalais mais aucune précision sur le nombre exact de sélections qu'aura accumulé le joueur.
RECONVERSION :
A sa retraite il repartira dans son pays natal où il deviendra entraîneur dans diverses équipes locales.
A préciser que Souleymane sera en 1992 l'adjoint du sélectionneur sénégalais, un certain Claude Le Roy.
Il aura également une brève expérience dans l'encadrement des jeunes au sein du club sarthois, Le Mans.
Normalement à ce jour il doit toujours être au poste d'entraîneur pour l'équipe Espoirs du Sénégal.
PALMARES :
Néant.
BILAN DE CARRIERE :
-1966 à 1969 : Chaumont ( France ) 84 matchs joués pour 31 buts de marqués.
-1969 à 1970 : Reims ( France ) 25 matchs joués pour six buts de marqués.
-1970 à 1975 : Dunkerque ( France ) 134 matchs joués pour 43 buts de marqués.
-1975 à Oct 1978 : Laval ( France ) 106 matchs joués pour trente buts de marqués.
-Oct 1978 à 1979 : Reims ( France ) 10 matchs joués pour un but de marqué.
-1979 à 1980 : Montceau-les-Mines ( France ).
Jfdk, Posté le mercredi 01 avril 2020 23:43
Bravo pour cette belle rétrospective.
Camara était un beau joueur, le ballon lui collait au pied. Il avait une frappe de mule.
Merci.