
Jean-Pierre Destrumelle est né en 1941 à Cambrai dans le Nord. Epris de football, ce sera à Rouen qu'il apprendra les ficelles de ce métier à partir de l'âge de huit ans. Après avoir connu toutes les équipes de jeunes du club normand et également après avoir gagné le concours du plus jeune footballeur en 1958, il connaîtra son premier match avec l'équipe fanion lorsque le coach allemand Max Schirschin le lancera dans le grand bain de la seconde division pendant la saison 59/60 ( année où le FC Rouen terminera troisième synonyme du retour des Diables Rouges en D1 ). Jean-Pierre ne jouera aucun match pendant la saison 60/61 et ne participera aucunement au bon exercice du promu rouennais car tous ses coéquipiers termineront à une inattendue quatrième place. La saison 61/62 verra Rouen terminer à la neuvième place du classement mais surtout Destrumelle aura disputé dix matchs et en marquant au passage ses deux premiers buts au plus haut niveau du football français. Ce sera à partir de la saison 62/63 que le natif de Cambrai deviendra un titulaire au milieu de terrain rouennais car pendant cet exercice où les Diables Rouges se positionneront huitième, il disputera trente matchs pour huit buts pas mal pour sa première année complète. Pendant l'été 1963, le rouennais de c½ur verra arriver l'international français Yvon Goujon mais l'exercice 63/64 ne se passera pas trop bien du aux conflits qu'entretenaient l'ailier Jean-Louis Buron et le coach Schirschin et ces querelles détruiront la bonne ambiance du groupe des Diables Rouges et les résultats ne suivront pas du tout et le club normand se sauvera de justesse de la descente en seconde division en terminant à la quatorzième place grâce à leur meilleure différence de buts sur le premier club devant jouer le barrage de relégation, le Stade Français. La saison 64/65 sera tout aussi difficile car Destrumelle et ses coéquipiers se classeront à la seizième place et sauveront leur place grâce à leur première place lors du mini championnat des barrages de relégation qu'ils ont été obligé de disputer. L'exercice 65/66 verra Jean-Pierre et Rouen se battre toute l'année pour éviter la zone rouge et ce sera fait en fin de saison lorsque les Diables Rouges se classeront au final à la quatorzième place avec le maintien en poche et seulement un petit point d'avance sur le 17ème ( barrage de relégation ).

Voulant changer d'air, Destrumelle acceptera la proposition du promu marseillais en même temps que son coéquipier Jean-Louis Buron. Et sous les ordres de Robert Domergue et avec l'aide de ses collègues ( Jean Djorkaeff, Jules Zvunka, Josip Skoblar et tous les autres ), Destrumelle qui s'adaptera aussi sec à sa nouvelle équipe, participera grandement au maintien de l'équipe phocéenne ( neuvième ). Avec les renforts de Jacques Novi et Joseph Bonnel, l'ancien rouennais et l'O.M feront une meilleure saison 67/68 que celle d'avant en faisant un beau parcours en championnat et termineront à une belle quatrième place à tout de même quatorze points du champion stéphanois. Avec la sentinelle Novi-Destrumelle devant la défense et une attaque composée de Roger Magnusson-Joseph Yegba Maya-Joseph Bonnel-Hubert Gueniche, Marseille fera un championnat 68/69 moyen mais par contre les marseillais feront un très beau parcours en coupe de France qu'ils gagneront en battant en finale les Girondins de Bordeaux de Didier Couécou et Guy Calléja par deux buts à zéro. La saison 69/70 sera très dure à vivre pour Destrumelle car il perdra sa place de titulaire et de ce fait ne jouera que dix matchs en championnat où l'O.M terminera dauphin de Saint-Etienne avec onze points de retard. Et l'ancien rouennais ne participera qu'à un match de la coupe des Coupes où les phocéens iront jusqu'en huitième de finale qu'ils perdront contre le Dinamo de Zagreb.


Voulant encore apporter de son expérience alors Jean-Pierre se lancera dans un pari complètement fou en signant, en même temps que son coéquipier marseillais Jean Djorkaeff et du stéphanois Roland Mitoraj, au PSG pour encadrer les jeunes espoirs amateurs et redonner à la capitale française la grande équipe de football qu'elle mérite. Et le pari sera réussi car au bout de la première année, l'ancien marseillais et tous ses coéquipiers termineront premier de leur groupe synonyme de montée en première division. Et cerise sur le gâteau, les parisiens seront sacrés champions de France de D2 après avoir affronté Monaco et Lille, vainqueurs des deux autres groupes. Et là à la surprise de tous, Jean-Pierre décidera d'arrêter sa carrière pour prendre en main l'équipe réserve du PSG, quelques mois après la décision fédérale d'admettre les réserves professionnelles en D3. Mais en parallèle, il rechaussera les crampons ( quatre matchs ) au cours de las saison 71/72 pour dépanner l'équipe première qui aura eu des problèmes tout l'exercice ( blessures, pressions de la mairie de Paris pour refuser de subventionner le club ). Même après avoir validé leur maintien en terminant seizième, le PSG sera coupé en deux en Mai 1972 ( la section professionnelle passera sous les couleurs du Paris FC et reste en D1 tandis que les amateurs du PSG iront en D3 où évoluait la réserve.



Sélection :
Jean-Pierre aura fréquenté les équipes de France Juniors, Militaires, Amateur et B mais ne réussira jamais à atteindre la grande équipe nationale.
RECONVERSION :
Au soir du divorce entre le PSG et le PFC, Destrumelle décidera de mettre un terme définitif à sa carrière de joueur pour devenir à cent pour cent entraîneur et c'est ainsi qu'il acceptera de prendre en charge l'équipe fanion de Valenciennes. Et ce sera avec tristesse qu'il quittera la région parisienne et qu'il dira bien des années plus tard : « Le PSG, ce fut pour moi une grande satisfaction. Nous fûmes rapidement très soudés, et notre joie d'accéder à la première division n'en fût que plus grande. Notre année en D1 fut plus difficile, car on ne s'adapte pas du premier coup et les dirigeants ne pouvaient pas faire la folie de tout investir d'un seul coup « . Pour la saison 72/73, Jean-Pierre sera l'adjoint de son ancien coach à Marseille Robert Domergue mais comme les résultats du promu valenciennois ne seront pas satisfaisants, l'ancien joueur du PSG prendra la direction de l'équipe après le limogeage de Domergue en Novembre 72. Mais Destrumelle ne pourra empêcher le club nordiste de terminer 18ème au classement synonyme de descente en D2. La saison 73/74 sera plus réjouissante pour Jean-Pierre et ses hommes car ils termineront second de leur groupe mais rateront l'accession en première division à cause d'avoir perdu les barrages avec le plus grand des hasards contre le PSG, cher au c½ur du coach nordiste. L'année 74/75 sera la bonne car avec les Didier Six, Jean-Claude Cloët, Bruno Zaremba, Pierre Neubert et Cie, Destrumelle emmènera le club nordiste jusqu'à la première place de leur groupe synonyme de montée dans l'élite française. Mais par contre, Valenciennes ne s'adjugera pas le titre de champion de France de D2 du à la défaite au match retour quatre à zéro ( 0-0 à l'aller ) contre l'autre premier, l'AS Nancy-Lorraine. Avec le retour du club en D1, Destrumelle d'années en années lancera des petits jeunes pleins d'avenir pour essayer de maintenir V.A dans l'élite française et parmi tous ces jeunes pousses on peut citer : Philippe Piette, Benoît Tihy, Francis Gillot, Noureddine Kourichi, Robert Jacques, Pascal Zaremba et des autres aussi. De 1975 à 1979 date où il quittera Valenciennes, l'ancien joueur de Rouen arrivera à maintenir le club nordiste parmi l'élite des fois de justesse et d'autres avec de la chance ( 12ème en 75/76, 17ème en 76/77, 14ème en 77/78 et 18ème en 78/79 et cette dernière saison sera vraiment celle de la chance car les nordistes resteront en D1 grâce au refus de Gueugnon de monter en première division ). En quittant Valenciennes, Destrumelle déclarera : « J'aime ce club. On s'est serré les coudes comme jamais. C'est une grande aventure humaine, avec des gars extraordinaires « .
Il ira poser ses valises en Corse plus précisément à Bastia et même avec un bel effectif ( Merry Krimau, Paul Marchioni, Louis Marcialis, Alain Fiard, Claude Papi, Simeï Ihily ) l'ancien coach valenciennois aura vraiment du mal à maintenir le Sporting en D1 et finalement classera son club à la seizième place avec seulement trois points d'avance sur le club devant jouer le barrage de relégation, Olympique Lyonnais.
Ce sera dans ce dernier club que Destrumelle arrivera pendant l'été 80 pour succéder à Aimé Jacquet et avec des joueurs du calibre de Jean Tigana, Serge Chiesa, Yves Chauveau, Karim Maroc, Simo Nikolic, Alain Moizan et d'autres que le natif de Cambrai emmènera Lyon à une belle sixième place à cinq points des places qualificatives pour l'Europe.
Après deux ans d'inactivité, Jean-Pierre reprendra du service pour la saison 83/84 du côté de Béziers où l'exercice en D2 sera très difficile mais arrivera tout de même à maintenir le club vraiment de justesse ( un point d'avance sur le premier relégable, Libourne ).
Après un an de repos, Destrumelle rejoindra la région Centre et l'AS Gien dans le Loiret qu'il fera accéder en division 4.
En 1989, il partira à Orléans pour retrouver la D2 où il classera le club à la douzième place lors de la saison 89/90 et à la seizième en 90/91.
Ensuite il repartira en Corse pour s'installer dans la région du Valinco qu'il avait découvert lors de son bref passage à Bastia. Retiré des terrains, il s'occupera pour le plaisir des équipes de jeunes ( Porto Vecchio et Sartène ) dont il prenait un grand plaisir. De cette passion, il disait : « Je me suis aperçu du rôle important que nous avions à jouer auprès des jeunes, l'entraîneur doit être avant tout éducateur et aider le plus possible les jeunes à s'exprimer « .
Et ce sera à Sartène en Corse-du-Sud que Destrumelle décedra en 2002 à l'âge de 61 ans.

PALMARES :
-1969 : Vainqueur de la coupe de France ( Marseille ).
-1970 : Vice-champion de France ( Marseille ).
-1971 : Champion de France de D2 ( PSG ).
BILAN DE CARRIERE :
-1959 à 1966 : Rouen ( France ) 140 matchs joués pour 24 buts de marqués.
-1966 à 1970 : Marseille ( France ) 116 matchs joués pour deux buts de marqués.
-1970 à 1972 : PSG ( France ) 30 matchs joués.
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