Le nom de Robert Herbin restera à jamais lié à l'histoire de l'AS Saint-Etienne où il y aura évolué comme joueur durant quinze ans et quatorze en tant qu'entraîneur. En 29 ans de présence il se sera construit l'un des plus beaux palmarès du football français avec dix titres de champion de France ( six en tant que joueur et quatre comme entraîneur), six coupes de France ( trois à chaque carrière) et un titre de champion de France de D2 acquis comme joueur sans oublier de parler de la finale de la coupe des Champions perdue en 1976 comme coach.

Robert Herbin est né en 1939 à Paris. A huit ans il ira vivre à Nice où son père avait trouvé un emploi à l'Opéra de Nice du fait qu'il était musicien de métier ( il jouait du trombone à coulisses). Et ce sera sur la Côte d'Azur qu'il commencera à pratiquer du sport et en particulier le football ce qui l'amènera à prendre sa toute première licence de jeune footeux à La Paroisse Saint-Jeanne d'Arc où il évoluera avec son frère aîné. Et là les deux frères Herbin montreront de réelles qualités au point d'intéresser les bonnes équipes que comptait Nice. Alors le maire niçois et qui était également le président du Cavigal de Nice parlera des deux frangins à son coach et là ce dernier sera convaincu immédiatement par les qualités des jeunes Herbin au point de les faire signer sans hésiter et de les prendre sous son aile. A préciser qu'au départ c'était Paul, l'aîné et attaquant, qui était visé mais le père Herbin donnera son autorisation pour que son fils signe au Cavigal à la seule condition que son deuxième rejeton, Robert, signe également dans ce club. Alors le plus jeune des Herbin apprendra sous la houlette de Bob Remond tous les rudiments footballistiques pour devenir un bon milieu défensif et gravira tous les échelons jusqu'à ce qu'il devienne un Junior de grande qualité au point d'être inscrit au concours du jeune footballeur où il terminera à une surprenante troisième position ( il aurait pu finir mieux que cela s'il n'avait pas loupé l'épreuve des pénalties en n'en marquant que trois sur cinq). Mais même avec la grande déception de n'avoir terminé que troisième il aura réussi quand même à attirer des regards sur lui grâce à des prestations de plus en plus époustouflantes. Alors le premier club intéressé par ses qualités sera Valenciennes et sera très vite suivi par Lyon, Marseille, le RC Paris et Saint-Etienne tout en précisant que l'OGC Nice ne se mettra pas dans les rangs du fait que le club azuréen était persuadé que Robert allait par logique choisir de s'engager en faveur des faveurs. Et là une lutte entre toutes les équipes se mettra en place pour acquérir le petit prodige du Cavigal surtout entre Saint-Etienne et le RCP mais les parents Herbin ne feront pas du tout attention à l'aspect financier pour choisir la future destination de leur fils. Finalement le père de Robert s'arrêtera à deux préférences avec Nice du fait que c'était sur place et Saint-Etienne pour les garanties sportives émises par Jean Snella, l'entraîneur du club stéphanois. Et lorsque le recruteur de l'ASSE viendra voir le paternel Herbin ce dernier lui annoncera qu'il s'était engagé verbalement avec l'OGCN mais le dirigeant forézien ne se laissera pas abattre en vantant les mérites de son club et surtout que Snella misaient énormément sur les jeunes joueurs ce qui les amenaient à progresser tranquillement tout en précisant que Nice était une équipe qui avait plutôt la politique de faire évoluer des joueurs vedettes. Finalement grâce au soutien de sa mère le jeune homme de 18 ans signera une convention en faveur de Saint-Etienne mais les dirigeants des Verts seront un peu fâchés envers Garonnaire pour cette signature du fait qu'il avait proposé des sommes supérieures à ce qui était prévu et que le contrat qui avait été griffé n'avait aucune valeur légale. Ensuite après le déplacement d'un autre dirigeant stéphanois le transfert du cadet des frères Herbin à l'ASSE sera officiellement acté par un contrat définitif.
Mais lorsque les dirigeants de l'OGC Nice apprendront la signature d'Herbin en faveur de Saint-Etienne ils seront tellement en colère après le club forézien qu'ils mettront l'affaire devant les instances nationales en accusant Sainté d'avoir versé des sommes illégales au jeune joueur afin de l'attirer dans ses filets. Et dans cette affaire Nice sera soutenu par le RC Paris qui a été battu par Saint-Etienne dans la lutte pour récupérer le prodige du Cavigal et par vengeance reconnaîtra qu'il avait proposé des sommes énormes pour faire signer Herbin. Alors avec l'aveu du RCP l'équipe stéphanoise sera reconnue coupable d'avoir triché pour obtenir la signature de Robert ce qui amènera ce dernier à être condamné à deux mois de suspension. Pas grave il sera bel et bien un futur joueur de Saint-Etienne après ces rebondissements pour son premier vrai transfert alors qu'il n'était pas encore professionnel.
En débarquant dans le Forez pendant l'été 1957 il sera mis directement à la disposition du groupe professionnel où il côtoyera aux entraînements des joueurs expérimentés tels que Claude Abbes, François Wicart, René Domingo, René Vernier, Ferenc Nyers voire Eugène N'Jo-Léa ainsi que les jeunes pousses stéphanois comme les frères Tylinski ( Michel et Richard), René Ferrier, Jean Oleksiak, Yvon Goujon, Rachid Mekhloufi, Georges Peyroche et Henri Braizat pour ne citer qu'eux.
Ensuite après avoir purgé sa suspension il découvrira le haut niveau français à la fin Septembre 1957 en affrontant Nice et disputera sa seconde rencontre professionnelle contre le RC Paris ( extraordinaire coïncidence du calendrier). Et à partir de là le minot de 18 ans s'imposera de journée en journée comme sentinelle devant la défense stéphanoise en mettant en évidence ses qualités physiques et techniques tout en précisant que sa polyvalence lui permettait également d'évoluer comme arrière central et voire même comme élément offensif. Finalement pour sa première année en première division il réussira à accumuler 24 rencontres sur les 34 journées possibles tout en ayant la grande joie d'inscrire ses deux premiers buts professionnels. En un mot le petit amateur du Cavigal de Nice se sera imposé sans difficulté dans une équipe professionnelle telle que Saint-Etienne. Collectivement son premier championnat stéphanois se soldera par une septième position finale acquise avec un retard de onze points sur le champion rémois. Le seul regret qu'aura Robert pour cette année 57/58 sera que sa suspension au début de la saison lui vaudra de ne pas goûter à la coupe des Champions où l'ASSE ne dépassera pas le premier tour suite à sa défaite 4-3 score cumulé contre Glasgow Rangers ( défaite 3-1 et victoire 2-1). A préciser également qu'avec quatre rencontres de jouées il participera à l'acquisition de la coupe Drago ( compétition qui comprenait les équipes professionnelles éliminées avant les quarts de finale de la coupe de France ) aux dépens de Nice sur le score de 2-1.
La saison 58/59 verra le niçois d'adoption confirmer son statut de titulaire au sein du onze des Verts en accumulant 32 matchs sur les 38 journées possibles. Collectivement malgré une équipe relativement jeune ( en plus d'Herbin il y avait les frères Tylinski, Juan Casado, Gérard Coinçon, René Ferrier, Jean Oleksiak, Yvon Goujon, Roland Mitoraj, Georges Peyroche et Henri Braizat entre autres) l'ASSE réalisera un championnat assez correct avec une sixième place finale acquise à seize points du champion niçois.
Suite aux départs de N'Jo-Léa, Michel Tylinski, Braizat, Goujon ( au mois d'Octobre 1959) et surtout du coach Snella l'équipe stéphanoise vivra un championnat 59/60 assez délicat en terminant douzième malgré l'efficacité de son nouveau buteur, Ginès Liron, avec 23 buts de marqués. Finalement les Verts rattraperont leur saison en effectuant un incroyable parcours en coupe de France jusqu'en finale qu'ils perdront 4-2 après prolongations contre l'AS Monaco. A préciser que durant cette année là l'ancien du Cavigal sera encore l'une des pièces maîtresses du onze forézien avec 33 matchs pour deux buts ( en D1) toutes compétitions confondues.
Pendant l'été 1960 le natif de Paris se posera la question s'il devait poursuivre son aventure avec l'ASSE s'il voulait continuer sa progression au point qu'il ira passer un essai du côté du RC Paris lors d'un match amical contre le CSKA Sofia. Finalement les deux équipes ne réussiront pas à se mettre d'accord pour un éventuel transfert ce qui amènera Herbin à rester dans le Forez. Malheureusement ce sera une saison plus que délicate pour lui car à cause d'une indisponibilité pour cause de blessure ou absence pour cause de service militaire il ne totalisera que onze rencontres pour un but ( en championnat) toutes compétitions confondues. Ses faibles statistiques lui permettront quand même de prendre part à la belle année 60/61 réalisée par Sainté avec une cinquième place finale acquise en D1 ( à quatorze points de Monaco) et un quart de finale en coupe de France perdu contre Bordeaux après deux matchs d'appui ( 2-2 final après prolongations, 1-1 final après prolongations et pour finir défaite 2-0).
De retour au sein du onze type des Verts ( trente matchs pour trois buts ( en D1) toutes compétitions confondues) il vivra une saison 61/62 totalement contrastée avec une relégation en D2 ( 17ème à trois points du premier non relégable) et surtout une victoire en coupe de France aux dépens du FC Nancy sur le score de 1-0.
Même avec la perspective d'évoluer en seconde division il décidera de rester dans le Forez et là il réalisera une saison 62/63 de toute beauté au point de terminer comme le meilleur buteur stéphanois avec 18 buts toutes compétitions confondues ( dont quinze en championnat) devançant ainsi des attaquants de métier tels que Mekhloufi et Faivre ( quatorze buts chacun). Ses statistiques seront très utiles à l'ASSE pour retrouver l'élite illico-presto du fait qu'elle finira leader avec quatre points d'avance sur le FC Nantes tout en ayant la meilleure attaque avec 85 buts de marqués. A préciser que pendant cette année là il jouera les deux premiers matchs européens de sa carrière en disputant la coupe des Coupes où son équipe ira jusqu'en huitièmes de finale qu'elle perdra 3-0 score cumulé contre le FC Nuremberg ( 0-0 et défaite 3-0).
L'intersaison de 1963 verra Snella revenir sur le banc de touche forézien ce qui amènera le promu stéphanois à créer la surprise de remporter le titre de champion de France de D1 conquis avec trois points d'avance sur le tenant du titre, l'AS Monaco, tout en ayant la meilleure attaque avec 71 buts d'inscrits ex-aequo avec le RC Lens. A préciser qu'à titre personnel Robert sera encore omniprésent au sein du onze type de Saint-Etienne en ne ratant qu'une petite journée du championnat tout en trouvant à dix reprises le chemin des filets adverses ( cette fois-ci il ne terminera pas comme le meilleur buteur des Verts toutes compétitions confondues car avec ses dix réalisations il était bien loin d'André Guy ( 28) et Rachid Mekhloufi ( 16).
Avec quarante rencontres pour cinq buts ( quatre en D1 et un en coupe nationale) toutes compétitions confondues il sera encore important durant la bonne saison 64/65 à l'issue de laquelle les Verts auront tenu leur rang de champions en titre en terminant septièmes à huit points du champion nantais sans oublier de parler du parcours en coupe de France où ils atteindront les demi-finales qu'ils perdront 3-0 contre le Stade Rennais, futur vainqueur de l'épreuve. Le seul bémol de la saison sera l'élimination dès le premier tour de la coupe des Champions suite à la défaite 4-3 score cumulé contre La Chaux-de-Fonds ( 2-2 et défaite 2-1).
La saison 65/66 verra Herbin prendre une nouvelle dimension en devenant l'arme fatale de Saint-Etienne du fait qu'il inscrira 26 buts en 36 journées de D1 ce qui fera de lui le meilleur buteur stéphanois devant Mekhloufi et ses 22 buts toutes compétitions confondues sans oublier de notifier qu'il sera également la seconde meilleure gâchette de l'élite derrière Philippe Gondet et ses 36 réalisations. Collectivement même en finissant le championnat avec la meilleure attaque avec 85 buts de marqués Saint-Etienne ne pourra pas mieux faire qu'une cinquième position finale acquise avec quinze points de retard sur le FC Nantes.
Même s'il ne sera pas aussi prolifique et présent que la saison précédente à cause d'une grave blessure à un genou ( six buts en seulement vingt matchs de D1) Robert étoffera tout de même son palmarès d'un nouveau titre de champion de France conquis cette fois-ci avec quatre points d'avance sur le FC Nantes, le tenant du titre, tout en ayant les meilleures attaques ( 82) et défenses ( 37 à égalité avec Valenciennes).
Après le départ de Snella pendant l'été 1967 ce sera Albert Batteux qui prendra les commandes de l'équipe stéphanoise et dès son arrivée le nouvel entraîneur misera sur Herbin pour en faire son relais sur le terrain en le nommant capitaine tout en l'installant à partir de la saison 69/70 en charnière centrale au côté de Bernard Bosquier.
Et en tant que capitaine il soulèvera de 1967 à 1970 trois titres nationaux conquis respectivement avec onze points d'avance sur Nice en 67/68 ( tout en ayant les meilleures attaques ( 78) et défenses ( 30), deux sur Bordeaux en 68/69 ( tout en ayant la meilleure défense avec 26 buts d'encaissés) et onze sur Marseille en 69/70 ( tout en ayant les meilleures attaques ( 88) et défenses ( 30). En plus des trois titres de champion de France il soulèvera également deux coupes de France conquises en 1968 et 1970 respectivement contre Bordeaux ( 2-1) et Nantes ( 5-0 avec un but de Robert). Les grosses déceptions d'Herbin et ses coéquipiers durant ces trois années là seront leurs parcours en coupe des Champions où ils se feront éliminer en huitièmes de finale en 67/68, au premier tour en 68/69 et en huitièmes en 69/70 suite à leurs défaites respectives contre Benfica Lisbonne, futur finaliste ( défaite 2-0 et victoire 1-0), le Celtic Glasgow ( victoire 2-0 et défaite 4-0) et le Legia Varsovie ( deux défaites par 2-1 et 1-0). A préciser que durant la campagne européenne de 67/68 le capitaine stéphanois inscrira les deux premiers et derniers buts à ce niveau de toute sa carrière.
N. B:
A l'issue de la saison 68/69 la femme de Robert ne se plaisait plus trop à Saint-Etienne et de ce fait elle voulait repartir dans le Sud de la France mais Herbin n'en avait pas trop envie. Alors pour faire plaisir à son épouse il sera sur le point de se laisser tenter par une aventure à Monaco, Nice et Marseille ( des équipes prêtes à l'accueillir) et pour se décider il se lancera un ultimatum pour rester chez les Verts en jouant son avenir en Octobre 1969 sur le match retour du premier tour de la coupe des Champions contre le Bayern Munich. Il restera dans le Forez si Saint-Etienne se qualifiait pour le tour suivant tout en précisant que l'équipe forézienne avait perdu l'aller 2-0. Finalement il continuera l'aventure avec l'ASSE du fait qu'elle battra les allemands sur le score de 3-0 grâce à deux buts d'Hervé Revelli et un de Salif Keita.
Ensuite de 1970 à 1972 l'ASSE et Herbin subiront la loi de l'Olympique de Marseille puisque ce dernier remportera le championnat de France deux années consécutives alors que les Verts finiront seconds en 70/71 ( à quatre points de l'O.M) et sixièmes en 71/72 ( à douze points du club phocéen tout en ayant la meilleure attaque avec 81 buts de marqués). A préciser qu'en plus de la suprématie de Marseille le club stéphanois vivra quelques soucis en interne avec les affaires Carnus-Bosquier en 1971 ( les deux joueurs auront été contactés par l'O. M avant la fin du championnat) et Keita-Rocher en 1972 ( le joueur malien voulait une augmentation salariale mais le président stéphanois n'était pas pour). Lors de ces deux affaires le capitaine Herbin ne voudra pas s'en mêler pour éviter de prendre parti soit pour ses équipiers ou soit pour son président.
A notifier également qu'en coupe d'Europe les Verts ne feront pas de vieux os de 1970 à 1971 du fait qu'ils sortiront dès les seizièmes de finale de la coupe des Champions 70/71 ( défaite 3-0 et victoire 1-0 contre Cagliari) et le premier tour de la coupe UEFA 71/72 ( 1-1 et défaite 2-1 contre le FC Cologne).
Durant l'été 1972 Batteux décidera de quitter Saint-Etienne du fait qu'il était en complet désaccord avec le président Rocher et là ce dernier pensera immédiatement à Herbin pour lui succéder car le capitaine stéphanois avait déjà commencé à passer ses diplômes d'entraîneur sur Paris. Mais à 33 ans Robert n'avait pas encore songé à arrêter sa carrière de joueur du fait qu'il espérait évoluer encore trois à quatre saisons avant de ranger définitivement ses crampons. Alors à force de d'insister Rocher réussira à ce que son capitaine abandonne son brassard et mette un arrêt définitif à quinze ans de professionnalisme pour entamer une carrière d'entraîneur sur le banc de touche de la seule équipe qu'il aura connu au plus haut niveau.



Sélection: 23
Du fait qu'il était un demi défensif athlétique et intransigeant tout en étant doté d'une détente et d'une frappe de balle exceptionnelles, Herbin vivra une petite histoire avec l'équipe de France en accumulant 23 sélections pour trois buts de 1960 à 1968.
Sa première cape il la connaîtra en Juillet 1960 pour affronter la Yougoslavie lors de la demi-finale de l'Euro que les tricolores perdront 5-4 ( finalement la France finira quatrième après sa défaite 2-0 contre la Tchécoslovaquie lors de la finale pour la troisième place). Et ensuite à partir de Février 1963 il deviendra l'un des éléments indispensables des Bleus ce qui l'amènera à participer à la coupe du monde 1966 où les français n'iront pas plus loin que le premier tour suite à sa quatrième place finale acquise dans le groupe A derrière l'Angleterre, l'Uruguay et le Mexique.

RECONVERSION :
Dès sa prise de fonction comme entraîneur principal de l'ASSE il incorporera au groupe des Verts les jeunes du centre de formation qui avaient gagné la coupe Gambardella en 1970 ( Christian Lopez, Christian Synaeghel, Alain Merchadier, Pierre Repellini, Patrick Revelli et Jacques Santini pour ne citer qu'eux) tout en les encadrant par les expérimentés Georges Bereta, Jean-Michel Larqué et Gérard Farizon entre autres sans oublier de parler des joueurs venant de l'extérieur comme Ivan Curkovic et Osvaldo Piazza. Et là en s'inspirant de ce qu'il avait appris sous les ordres de Snella et Batteux et de ce que l'Ajax Amsterdam montrait aux yeux du monde il apportera une touche physique à son effectif en instaurant deux entraînements par jour et multipliant les exercices visant à l'épanouissement de ses joueurs car Robert avait comme objectifs principaux d'imposer le dépassement de soi comme réflexe automatique en vue de prendre l'ascendant lors des matchs et surtout privilégier le collectif au détriment de l'individualité car pour lui le football était un sport d'équipe.
Alors après avoir terminé au quatrième rang du championnat 72/73 ( loupant de deux points une qualification européenne) pour sa première année en tant que coach, Robert fera de Saint-Etienne l'équipe numéro une du championnat de France de 1973 à 1976 en remportant trois titres nationaux d'affilée conquis respectivement avec huit points d'avance sur Nantes, le tenant du titre, en 73/74, neuf sur Marseille en 74/75 ( tout en ayant les meilleures attaques ( 70) et défenses ( 39)) et trois sur Nice en 75/76 ( tout en ayant la meilleure défense avec 39 buts d'encaissés). Et pour confirmer leur suprématie les Verts s'adjugeront également deux coupes de France durant ces trois années là gagnées aux dépens de Monaco en 73/74 ( 2-1) et de Lens en 74/75 ( 2-0) sans oublier de parler du quart de finale perdu en 72/73 contre 5-3 score cumulé contre le FC Nantes, futur finaliste ( victoire 2-0 et défaite 5-1 après prolongations).
Mais ce qui sautera aux yeux du monde footballistique depuis qu'Herbin était l'entraîneur de l'ASSE c'était les énormes progrès qu'avait réalisée l'équipe forézienne en coupe d'Europe en atteignant les demi-finales et la finale de la coupe des Champions qu'elle perdra contre le même adversaire, le Bayern Munich, en s'inclinant respectivement 2-0 score cumulé en 74/75 ( 0-0 et défaite 2-0) et 1-0 en 75/76.
N. B :
Lors de la saison 74/75 il deviendra l'un des rares entraîneurs à rechausser les crampons une fois après avoir mis un terme à sa carrière de joueur professionnel. A la demande de ses joueurs il acceptera de disputer la dernière journée du championnat contre Troyes à Geoffroy-Guichard et là après trois ans sans avoir joué au plus haut niveau il réussira à tenir sa place en charnière centrale sans le moindre souci tout en se permettant de participer à la nette victoire de l'ASSE sur le score de 5-1 en inscrivant un pénalty en fin de rencontre.
A préciser que cette seule rencontre lui vaudra d'inscrire le titre de champion de France 74/75 à son palmarès de joueur. Inédit pour un entraîneur.
A notifier également que de 1972 à 1976 il sera élu par deux fois comme le meilleur entraîneur français de l'année ( 1972 et 1976) par le magazine France Football.
Ensuite de 1976 à 1982 même si la direction stéphanoise faisait appel à des joueurs extérieurs ( Zimako, Rep, Platini, Bernard Lacombe, Gardon, Battiston, Benny Nielsen et Raoul Nogues) les résultats ne seront pas aussi beaux que les années précédentes puisque l'ASSE ne remportera qu'un championnat de France qu'en 1981 ( avec deux points d'avance sur le tenant du titre, le FC Nantes, tout en ayant la meilleure défense avec 26 buts d'encaissés) et une coupe de France en 1977 acquise aux dépens de Reims ( 2-1). Sinon en D1 les Verts subiront la loi de Nantes en 1977 et 1980 ( respectivement cinquièmes à treize points et troisièmes à trois points), Monaco en 1978 et 1982 ( respectivement septièmes à onze points et deuxièmes à un point) et Strasbourg en 1979 ( troisièmes à deux points). A préciser qu'Herbin et ses hommes s'inclineront par deux fois en finale de la coupe de France et plus précisément en 1981 contre Bastia ( 2-1) et 1982 contre le PSG ( aux tirs aux buts après un 2-2 final après prolongations).
Par contre en coupe d'Europe Saint-Etienne ne réussira pas à rééditer l'exploit d'atteindre la finale du fait que son parcours s'arrêtera par trois fois en quarts de finale ( en coupe des Champions 76/77 contre Liverpool, futur vainqueur de l'épreuve ( victoire 1-0 et défaite 3-1), et deux fois en UEFA ( en 79/80 contre Borussia Mönchengladbach, futur finaliste ( deux défaites par 4-1 et 2-0) et en 80/81 contre Ipswich Town, futur vainqueur de l'épreuve ( deux défaites par 4-1 et 3-1))), une fois en seizièmes de finale ( en coupe des Coupes 77/78 contre Manchester United ( 1-1 et défaite 2-0)) et pour terminer dès le tour préliminaire de la coupe des Champions contre le BFC Dynamo ( 1-1 et défaite 2-0).
A l'issue de la saison 81/82 l'affaire de la caisse noire éclatera ce qui amènera l'explosion de l'ASSE ( démission de Rocher et limogeage en Janvier 1983 d'Herbin par la nouvelle direction ). Et avant de quitter le Forez il aura vécu sa dernière campagne européenne en tant que coach en disputant la coupe UEFA où Sainté n'ira pas plus loin que les seizièmes de finale ( perdu 4-0 score cumulé contre Bohemians Prague ( 0-0 et défaite 4-0)).


Un mois après avoir quitté son club de toujours il rebondira en s'engageant avec le grand rival régional, l'Olympique Lyonnais, qui luttait dans les profondeurs de la D1. Finalement il ne réussira pas à maintenir les Gones parmi l'élite suite à leur avant-dernière place finale acquise à trois points du 18ème ( barrage de relégation) tout en ayant la défense la plus perméable avec 77 buts d'encaissés.
Ensuite de 1983 à 1984 il n'arrivera pas à faire retrouver la première division au club lyonnais du fait que ce dernier échouera en barrages en 83/84 ( après avoir fini troisième du groupe A l'O. L s'inclinera en pré-barrages contre le RC Paris ( 3-1 après prolongations)) tout en ne terminant qu'au septième rang du groupe B en 84/85.
Ensuite il quittera la France pour tenter une aventure en Arabie Saoudite du côté d'Al-Nasr Riyad avant de revenir dans l'Hexagone au bout d'une année pour prendre les commandes de Strasbourg lors du championnat de D2 86/87 où le Racing ne terminera qu'au neuvième rang du groupe A à quatorze points du podium synonyme de disputer les barrages d'accession à l'élite.
Pendant l'été 1987 il fera son retour à l'AS Saint-Etienne où dès sa première année il emmènera les Verts à une bonne quatrième place finale acquise en D1 loupant de trois points une qualification européenne.
Les deux années suivantes seront un peu plus laborieuses avec une quatorzième position finale en 88/89 et une quinzième en 89/90 avec respectivement neuf et trois points d'avance sur le 18ème ( barrage de relégation). A préciser quand même qu'en 89/90 les Verts effectueront un parcours honorable en coupe de France en allant jusqu'en demi-finales qu'ils perdront 1-0 contre Montpellier, futur vainqueur de l'épreuve.
Après une année sabbatique Herbin reprendra du service à partir de 1991 en s'engageant au Red Star qui évoluait en D2 tout en précisant qu'il sera tout seul aux commandes de 1991 à 1993 et sera accompagné de Pierre Repellini de 1993 à 1995. Alors sous la houlette de l'ancien coach de Saint-Etienne, l'équipe parisienne assurera son maintien en 91/92 en finissant treizième du groupe A à cinq points du premier relégable mais les trois années suivantes elle jouera plus le haut du classement avec une quatrième place finale dans le groupe B en 92/93 loupant de trois points le podium, une cinquième en 93/94 et une sixième en 94/94 loupant respectivement la montée en D1 de quatre et dix points. A préciser également que les audoniens réaliseront un beau parcours en coupe de France 91/92 en atteignant les quarts de finale qu'ils perdront 1-0 contre l'AS Cannes.
Durant l'été 1997 il fera un nouveau retour à Saint-Etienne mais cette fois-ci comme directeur sportif ce qui l'amènera à retravailler avec Repellini qui lui arrivait comme entraîneur. Mais là leur association ne sera pas aussi éblouissante qu'au Red Star puisque l'ASSE vivra une saison 97/98 plus que laborieuse au point d'assurer in-extrémis son maintien en finissant 17ème à deux points d'une descente en National.
Après cette pénible saison il décidera de s'éloigner du football et de profiter d'une retraite bien méritée.
N. B :
A préciser qu'à un moment donné il intègrera la FFF pour siéger au Conseil Fédéral tout en faisant parti du Comité Directeur de l'UNECATEF ( syndicat des entraîneurs français) durant de nombreuses années.
En Juin 2013 il sera nommé Ambassadeur à vie de Saint-Etienne.
PALMARÈS :
-1960: Finaliste de la coupe de France ( Saint-Etienne).
-1962: Vainqueur de la coupe de France ( Saint-Etienne).
-1963: Champion de France de D2 ( Saint-Etienne).
-1964: Champion de France ( Saint-Etienne).
-1967: Champion de France ( Saint-Etienne).
-1968: Champion et vainqueur de la coupe de France ( Saint-Etienne).
-1969: Champion de France ( Saint-Etienne).
-1970: Champion et vainqueur de la coupe de France ( Saint-Etienne).
-1975: Champion de France ( Saint-Etienne).
BILAN DE CARRIERE:
-1957 à 1972: Saint-Etienne ( France) 412 matchs joués pour 88 buts de marqués.
-1974 à 1975: Saint-Etienne ( France) 1 match joué pour un but de marqué.
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